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Je ressens donc j'écris
22 mai 2008

HP pour...

Cruel, cruel endroit ! Où l'ennemi est si intime... Pas d'ablation ici, pas de cancer. La maladie n'est pas une tumeur, un virus incrusté dans ton sang. La maladie c'est toi-même. C'est ce qui fait que tu es toi, c'est ce qui te caractérise, c'est ton identité propre, ton constitutif. L'ennemi à abattre c'est toi-même. Tu devras changer ce que tu es ou mourir. C'est une lutte permanente contre soi même, et les médecins t'exhortent à détruire cette partie de toi qui te fait mal, mais qui en même temps fait que tu es particulier.

Tout se passe dans ta tête, dans le brouillard cotonneux créé par les médicaments. Ils te forcent à ouvrir ton âme en deux, pour voir ce qu'elle contient. Ils l'analysent, ils te banalisent, ils lorgnent sans grand intérêt ton jardin secret. Et toi tu participe, tu te laisse violer, tu écarte même les jambes. C'est désagréable, ça fait mal, mais c'est pour guérir, n'est-ce pas Docteur ? Vous allez m'aider à extraire cette douleur insupportable ? Vous allez recoller les morceaux de mon cœur ?

Tu veux arrêter la souffrance, tu es fatigué, si fatigué... Tu ne tiens même plus sur tes jambes, tu ne peux même pas te doucher sans t'assoir, tu es faible. Tu as conscience d'être malade, c'est dans ta tête que ça va pas bien ! Ce n'est pas en détruisant ton corps que tu souffriras moins, ce n'est pas en t'enfonçant une paire de ciseaux dans le vagin, en te privant de nourriture, en buvant pour oublier, en tranchant ta peau, non il faut parler te répètent-ils, il faut tuer la maladie, et la maladie elle est toi.

Alors tu avales les cachets, tu t'ouvres l'âme, même si ça fait beaucoup plus mal que quand tu ouvrais tes veines, tu te vides devant ces gens. Tu déverses les détails les plus intimes, les peurs cachées dans les replis de ton âme, les phantasmes, ton être est étalé devant eux. Et ils le regardent avec condescendance. Ils te rabaissent, tu es un patient comme les autres. Il faut faire des efforts, en évoluant ça te passera... Tu ne veux pas changer ? Très bien, mutile-toi jusqu'à la mort, nous on a fait notre métier. N'oublies pas de prendre tes médicaments... ça t'abrutiras tellement qu'avec un peu de chance tu ne penseras plus au suicide... puisque tu ne penseras à rien !

Allez, hop ! Débarrasse le plancher, il faut faire de la place pour les autres ! C'est ça, retourne dans un monde incompréhensible qui ne te comprendra pas... Adapte-toi ou crève !

Le désespoir est parfois si large qu'il fait exploser le cœur...

J'aurais du rester dans le coma...
J'aurais du mourir ce jour là...

loney_girl

Hôpital Pyschiatrique.

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Commentaires
C
C'est très bien écris! On ressent vraiment bien ce que tu veux montrer...
G
je sais pas quoi dire d'autre
G
trés noirs, trés bien écrits<br /> <br /> <br /> j'aime beaucoup te lire même si ça m'inquiéte, j'espére que toi ça le libére un peu
Je ressens donc j'écris
  • Ici l'on s'exprime Par des mots, ou par des rimes Parfois je sombre dans le noir Et parfois se montre une magnifique lueur d'espoir Par ces mots et ces rimes Je choisis de poser mes pensés Le fait d'écrire n'est pas un crime Mais un moyen de faire l
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