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Je ressens donc j'écris
24 février 2009

Amertume

Et bien voilà, j’étais là, dans le silence de ma chambre. Immobile, solitude. Je fixais sans la voir la leçon d’italien qui s’étalait claire et nette sur mon cahier à petits carreaux. La lampe de bureau jetait une lumière crue sur le papier blanc, tandis que déclinait derrière le voilage de la fenêtre la lumière du jour. Un beau bleu pâle où se découpait l’ombre plus sombre d’une maison et de sa cheminée. Dans la pénombre qui n’épargnait que le bureau, mon chapeau, mon lit, ma valise, les rideaux et le porte-manteau, toutes ces choses prenaient un aspect angoissant. L’esprit trouble et la vue floue, je m’amusais à faire clapoter la bière dans sa canette. Le petit bruit métallique me plaisait par son côté mélancolique.
C’était de l’alcool. Et je buvais jusqu’à la nausée, jusqu’au dégoût de moi qui apparaissait plus clair. Ce besoin masochiste de savoir combien j’étais pathétique. Je crachais dans la poubelle. Mise à côté, prête à l’emploi, j’avais à peine à me pencher, bien qu’au bout d’un moment la salive dérivait parfois sur mon pull, et que les quelques centimètres dont je déplaçais ma tête semblait faire tourner le monde. Ma salive, épaisse et tiède, tombait au fond de la poubelle avec un bruit sourd et humide un peu écœurant, sur le plastique à côté d’un vieux mouchoir sale. Par comme celui de la bière qui coulait dans ma gorge, frais et mousseux. Un bruit triste quand même. Ma salive était très gluante, avec le goût de la bière. Je la raclais sur ma langue et au fond de ma gorge et elle s’attachait souvent à ma lèvre inférieur, refusant de lâcher, cédant une grosse partie d’elle-même au gouffre de la poubelle bleue mais m’obligeait parfois à la ravaler, froide, infecte. Alors je la refaisais descendre avec une gorgée de bière, et je sombrais un peu plus dans ma bêtise, dans ma dépression et j’avais l’impression que les antidépresseurs et les somnifères que j’avalais ne changeaient rien.
J’étais comme morte déjà, et sans aucune envie. Le monde peu bien disparaître, je crache et je m’abîme dans mon néant personnel.

sc_ne_tany1



Ce texte remonte à prêt de deux ans... Lucky ne me frappe donc pas ! Je l'ai retrouvé en fouillant un peu et ma fois je l'aime bien alors j'ai décidé de le poster ici.

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Commentaires
L
M'enfiiiin ! Luckyyy ! Je te la donnerais pas nan mais oh !
L
cf com's gigi.<br /> Give me une corde ...
G
tu as eu raison
Je ressens donc j'écris
  • Ici l'on s'exprime Par des mots, ou par des rimes Parfois je sombre dans le noir Et parfois se montre une magnifique lueur d'espoir Par ces mots et ces rimes Je choisis de poser mes pensés Le fait d'écrire n'est pas un crime Mais un moyen de faire l
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